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Sofonda: Célébrons nos drag queens!

Pour souligner la Journée internationale des drags le 16 juillet prochain, on a demandé à l’une de nos drag queens canadiennes favorites de nous écrire quelques mots…

Par Sofonda – S’épanouir
Présenté par: FIDO
Cliquez ici pour lire cet article en anglais/Click here to read this article in English

Je repense souvent à la fois où j’ai rencontré un ami qui venait tout juste d’être accepté au Barreau après cinq années d’études.

Nouvel avocat (NA): Alors, que fais-tu ces temps-ci?
Sofonda: Chaque semaine, je présente un spectacle chez Woody’s, et j’en donne aussi d’autres un peu partout en ville.
NA: Tu fais encore ça? Et tu ne fais rien d’autre?
Sofonda: Non, pas vraiment. Je m’y consacre à plein temps depuis quelques années déjà.
NA: N’est-ce pas plutôt un passe-temps? Je n’en reviens pas que tu fais encore ça.

Je ne sais pas pourquoi, mais cet échange désagréable me revient toujours. À ce moment-là, ça faisait sept ans que je présentais des spectacles de drag queen à plein temps; aujourd’hui, ça fait 21 ans que je m’épanouis dans l’art du drag. Je m’appelle Jonathan et mon nom de drag est Sofonda.

Je suis toujours étonné quand les gens refusent de reconnaître l’art du drag comme un choix de carrière. Oui, mes parents avaient d’autres idées en tête. Ils rêvaient que je devienne médecin, avocat, ingénieur, architecte ou même dentiste. Je sais, je sais; nos parents veulent simplement le meilleur pour leurs enfants. C’est une attitude très courante, surtout dans ma culture. Je suis à moitié sri-lankais, en plus d’être philippin, mexicain et chinois. (Tout un mélange, n’est-ce pas?) Dès mon jeune âge, on m’a inculqué que j’allais réussir ma vie si je suivais le parcours d’une de ces cinq carrières en demande. Alors, je l’ai suivi… pour éventuellement me rendre compte, après ma quatrième année de baccalauréat en sciences à l’Université de Toronto, que les arts étaient ma passion.

Réussite = préparation + occasion
Bien que cette équation semble correcte, je pensais qu’il y manquait quelque chose. La réussite c’est la préparation plus l’occasion, avec une pincée de passion.

C’est très important de faire quelque chose qui nous passionne et pour laquelle on se lève chaque matin. La passion, c’est de pouvoir se dire : « Quelles choses extraordinaires pourrai-je accomplir aujourd’hui? ».

Ma passion, c’était l’art du drag. Alors, plutôt que de ressasser cette interaction négative avec NA qui m’a traumatisé pour la vie, j’ai choisi de partager avec vous ces expériences, récompenses et reconnaissances fabuleuses dont j’ai profité au cours de ma carrière de plus de 21 années sur scène dans notre magnifique ville de Toronto.

J’ai commencé à travailler dans l’art du drag en participant à des compétitions d’amateurs à divers endroits dans le village gai de Toronto. Il est important de se distinguer dans ce domaine et par chance, j’étais habile de mes mains et j’adorais danser; mes spectacles ont connu beaucoup de succès. J’ai gagné des concours d’amateurs dans de nombreux bars, jusqu’à ce qu’on m’offre un emploi chez Woody’s, puis chez Crews, chez Fly et au festival Unity. J’ai participé à différents spectacles. Tout au long de l’année 2000, je me suis épanoui. Puis, la veille du jour de l’An en 2001, j’ai fait la couverture de Xtra Magazine avec la mention « une des meilleures drag queens du millénaire » (top Queen of the Millenium). C’est à cette époque qu’on m’a donné le surnom de « sexy, sophistiquée et sensationnelle Sofonda ».

Au cours des années, j’ai été nommée successivement Miss El Convento Rico, Miss Woody, Miss Zippers et ainsi de suite. Quand l’émission Queer as Folk a fait son apparition, j’ai campé le rôle principal dans trois épisodes différents! J’ai apparu dans des publicités diffusées à l’échelle nationale, j’ai offert des prestations en entreprise, et j’ai participé aux productions les plus grosses et les plus spectaculaires du festival annuel PRISM. (Je me souviens que pendant un des événements de la Fierté, j’ai travaillé suspendu par un harnais à 6 mètres au-dessus de 8000 festivaliers dans l’immeuble de l’automobile de l’Exposition nationale canadienne). J’ai eu la chance de voyager pour présenter mon spectacle à divers endroits comme les Bermudes, la Malaisie, le Brésil, partout au Mexique, partout aux États-Unis, et à travers le Canada. Qu’il s’agisse d’un spectacle solo ou d’un numéro de production, j’étais prêt à partager mon talent de chorégraphe et de réalisateur pour offrir un spectacle époustouflant.

Le fait que l’on me reconnaît comme étant une drag queen fiable et sérieuse était formidable. Les promoteurs apprécient vraiment le travail acharné et l’énergie que l’on met dans nos spectacles. Mais ce qui a le plus de valeur pour moi est le fait que mon auditoire et moi-même avons évolué ensemble au cours des 21 dernières années. C’est une relation qui compte beaucoup pour moi.

L’émission RuPaul’s Drag Race a présenté le drag à un auditoire généraliste, ce qui a rendu cet art encore plus populaire, particulièrement sur les médias sociaux. Le 3 août 2015, quand la vidéo de mon numéro de marionnette inspiré par Destiny’s Child est devenue virale (avec plus de 2 millions de visionnements sur les médias sociaux), je suis resté sans voix! Ensuite, deux autres de mes prestations sont aussi devenues virales : le numéro du groupe de marionnettes inspiré des Spice Girls et ma version de la chanson « Lemonade » de Beyonce. J’ai fait les manchettes à l’échelle nationale grâce à ces prestations. J’ai également participé à la série documentaire Canada’s a Drag, sur la chaîne CBC.

Je suis fondamentalement un battant et je n’ai jamais manqué de boulot. J’ai compris que pour réussir dans ma carrière de drag queen, il faut que j’évolue constamment. Tout au long de la pandémie, j’ai offert des prestations virtuelles dans le cadre de mon spectacle du samedi « Sofondays ». J’ai aussi offert des spectacles en bordure de rue pour des événements privés, dans des ciné-parcs, et je suis devenu artiste exécutant.

Je fais rarement ce genre de choses, mais je me félicite pour cette carrière bien réussie. J’accepte difficilement les compliments. Mais à compter d’aujourd’hui, je serai fier de mon travail acharné et de mes réalisations. Me rendre jusqu’ici n’a pas été facile. Cela représente beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de plaisir. Alors, le 16 juillet lors de la Journée des drags, célébrez vos drag queens! En fait, célébrez vos drag queens chaque fois que vous les voyez sur scène. Votre soutien sera toujours apprécié.

Votre sympathique drag du quartier,
Sofonda

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